Quels sont les effets secondaires d’une cure ? Comment Robz a vécu cette expérience ? Nous nous retrouvons pour un nouvel article au sujet des produits dopants, article qui fait suite à l’introduction disponible ici. Aujourd’hui, Robz accepte cette fois d’entrer dans les détails de cette expérience :
Je ne vous mentirai pas, cette cure a fait de moi un « surhomme ». Je prenais 2kg par semaine, ma force a grandement augmenté aussi, je suis par exemple passé de 50kg à 95Kg au développé couché très rapidement moi qui peinait véritablement sur cet exercice. D’un point de vue psychologique j’avais aussi une sensation de bien-être, j’étais dans mon monde. Je me contentais de manger continuellement et de regarder des vidéos de Ronnie Coleman pour me motiver. A côté de ça je procédais à mes injections et je m’entrainais. C’était facile, bête et méchant. Mes entrainements étaient incroyables et je prenais un malin plaisir étant donné mon évolution rapide. Les effets secondaires que j’ai ressenti durant cette période étaient notamment une forte agressivité, je me suis souvent disputé avec des amis pour des broutilles étant devenu très nerveux et j’avais aussi une libido bien trop élevée. Pour ma part ces effets étaient tellement accentués qu’ils sont devenus très compliqués à gérer au quotidien.
Je me pesais toujours chaque semaine mais je grossissais à vue d’œil. Mon évolution me choquait littéralement de jour en jour. Mon corps était une véritable usine à muscle. C’est néanmoins au bout de la sixième semaine que le premier gros problème est apparu. Je savais que cela ne serait pas tout rose mais j’ai voulu tout tenter malgré les sacrifices. Je me souviens alors d’un jour où je rentrais d’un parc d’attraction. J’étais énormément fatigué après la journée mais je devais procéder à mon injection en rentrant. On se dit souvent « Je ferai attention pendant ma cure, je ne prendrai pas de risques » mais nous ne sommes pas infirmiers pour autant, au fur et à mesure on gagne en confiance et on a souvent tendance à omettre certaines étapes primordiales. C’est exactement ce qui m’est arrivé ce jour là où j’ai décidé de faire fi de la désinfection. J’ai donc saisi la seringue, le produit et j’ai procédé à mon injection, tout cela avant d’aller dormir. J’avais très bien dormi suite à cette longue journée mais le lendemain matin j’avais la cuisse toute rouge et gonflée. Je me suis donc dirigé chez mon médecin traitant pour tout lui expliquer. Son constat était attendu : l’infection. J’ai eu peur sur l’instant mais je me suis dit qu’avec quelques antibiotiques cela passerait. Ce qui fut le cas. J’ai pour autant gardé cette image en mémoire comme une sorte de traumatisme, je me souviens m’être dit « c’est bon, les vrais problèmes commencent ».
J’ai alors décidé de finalement mettre fin à ma cure au bout de huit semaines. Huit semaines d’entrainements sept jours sur sept, de diète à 4000 Kcal et de produits dopants injectés dans la cuisse. Les résultats furent au-dessus de ce que j’imaginais. 84Kg, soit plus de 15Kg pris en huit semaines de cure. Je me suis alors dis que c’était parfait. Je pouvais arrêter et relancer ma testostérone naturelle car il ne faut pas oublier que les testicules ne sont plus en production durant la cure, il faut donc remettre la machine en marche.
J’ai toujours entendu dire que si on commençait une cure il ne fallait jamais arrêter. J’ai compris pourquoi. Durant la cure notre axe hormonal est déséquilibré, ainsi, 14 jours après la cure, à cause des esthers longs de mes produits, je n’avais plus de testostérone « artificielle » que je m’injectais et de l’autre côté ma testostérone « naturelle » était à 0 depuis 8 semaines comme expliqué ci-dessus. On remarque d’ailleurs très vite physiquement que tout est au point nul. Il y a des médicaments pour relancer cette testostérone naturelle, je les ai donc consommés mais cela prend du temps. J’ai mis 3 semaines à retrouver une testostérone relativement stable. Je ne vais pas passer par 4 chemins, durant ces 3 semaines : j’ai perdu beaucoup de mes gains, ma libido était au point nul, plus rien ne marchait alors que durant la cure j’étais à mon maximum. J’ai donc connu une phase de dépression, je n’avais plus d’hormones dans le corps, s’en sont suivis léthargie et isolement pour ne citer que cela. J’étais plus bas que terre durant trois longues semaines en attendant que mon axe hormonal se relance et en vivant dans la peur que cela ne se produise finalement pas car oui, cela peut arriver.
J’ai ainsi procédé à des prises de sang en fin d’année, soit 4 mois après la cure, mon foie et mes reins étaient finalement en bonne santé et ma testostérone est revenue à la normal. Retenez néanmoins que je n’ai fait qu’une seule cure de huit semaines, cela a donc « limité » les dégâts mais croyez-moi, on tombe vite accro. Si vous décidez de vous lancer dans une cure vous vous lancerez forcément dans une deuxième pour maintenir ou augmenter vos gains. Les circonstances ont simplement fait que pour ma part j’ai dû arrêter au bout de la première cure et j’en suis heureux. Je n’ai jamais connu plus addictif que les produits dopants. Imaginez-vous devenir un surhomme l’espace d’un instant aussi bien physiquement que moralement, qui serait prêt à renoncer à cela après y avoir gouté ? Personne. C’est pour cela que la quasi-totalité des gens qui arrêtent leur cure finissent en dépression plus ou moins grave. Dégoutés d’avoir tout perdu. Tout le monde s’est plaint de la fermeture des salles compte tenu de la situation sanitaire mais c’est ce qui m’a sauvé la vie. J’ai aussi décidé d’arrêter car les produits coutent chers et je ne pouvais pas me contenter de procéder à mes injections sans entrainement. Cela m’a d’autant plus sauvé la vie car je voulais me lancer dans une sèche or, les produits liés à la sèche sont 100 fois plus dangereux pour le cœur. Je pense notamment au Trenbolone ou au Clenbuterol (médicament à la base destiné aux chevaux).
Voici donc mon humble expérience liée aux produits. Je ne garantis pas que je ne recommencerai pas plus tard en vue d’une compétition mais je suis conscient des conséquences et je ne pourrais conseiller cela à personne. Sans compétition, cela ne sert à rien. Soyez athlétiques naturellement. Ne vous lancez jamais dans une cure, surtout si c’est pour ressembler à vos idoles. Chacun réagit différemment à une cure, chaque produit est différent, les qualités varient, les erreurs sont possibles. La maladie, la dépression ou même la mort peuvent vous guetter au moindre tournant. Instagram c’est beau, cela donne envie, cela motive, mais gardez à l’esprit que le diable s’habille en Prada.
Remercions ainsi Robz pour s’être livré à nous sur cette expérience délicate. J’ajouterais un dernier point. N’oubliez pas non plus que le plaisir de la réussite découle surtout de la difficulté du combat, emprunter un raccourci entachera inéluctablement le goût de votre réussite. Battez vous avec vos armes, quelque soit votre potentiel, il ne suffira pas d’une vie pour l’atteindre, vous avez donc le temps devant vous pour essayer de vous dépasser et de savourer les fruits et votre dur labeur. « Superbia in proelio », la fierté réside dans la bataille.
Si vous aussi traversez une histoire similaire, sachez que vous pouvez venir nous en parler ou contacter le numéro vert SOS Ecoute Dopage au 0 800 15 2000 afin d’avoir un suivi et une aide poussée. Il est aussi possible de se renseigner à l’adresse suivante : https://www.ecoute-dopage.fr/
L’ambition façonnée par les rugissements du coeur
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2 Comments
Bravo d’avoir arrêté l’addiction, la testo c’est très corrélé au bien être. L’article se termine bien avec le meilleur des conseils : les raccourcis c’est bien mais pas forcément du meilleur goût
Je n’aurais pas dis mieux !