Avez-vous vraiment des points faibles ?

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 Pour un débutant qui vient de démarrer la musculation, les premiers mois de progression plus ou moins rapide s’accompagne souvent de la découverte d’inégalités de développement entre différentes parties de son corps. L’erreur commune est alors de rapidement catégoriser ses muscles en 2 : les points forts, et les points faibles. Pour un débutant, cette méthode peut être dangereuse, et représenter un frein à la progression sur le long-terme.

D’abord, qu’est-ce qu’un point fort, et surtout qu’est-ce qu’un point faible ? Pour beaucoup, dès lors qu’un groupe musculaire est identifié comme point fort, il n’aura pas besoin de beaucoup de volume d’entraînement pour se développer, et sera toujours en avance sur le reste du corps. La logique inverse s’applique alors sur le point faible, condamné à rester éternellement à la traîne, même avec un travail acharné.

Pour moi, c’est une vision trop simpliste de la musculation, et surtout du corps humain ; Comment un ensemble aussi complexe que notre corps pourrait être catégorisé en 2 aussi facilement ? Il est nécessaire de pousser plus loin l’analyse pour ne pas s’induire en erreur. En effet, plusieurs facteurs peuvent rentrer en jeu pour expliquer le retard relatif de développement d’un groupe musculaire, s’il y en a un, et tirer des conclusions trop rapides peut amener les débutants à faire des erreurs et à prendre de mauvaises décisions.

Premièrement, un muscle est souvent catégorisé comme point faible à cause d’insertions musculaires et tendineuses peu avantageuses. Attention, le raccourci insertions courtes = point faible est bien souvent faux ; si à terme, un muscle court peut représenter un point faible esthétique, son développement sera en théorie plus rapide, car la quantité de fibres à développer entre les deux insertions est réduite. Pour un débutant, identifier un muscle court ne doit donc pas être associé à un point faible ou à un quelconque retard, et son traitement (volume et intensité) ne doit pas recevoir de traitement particulier.

Les débutants ont également tendance à catégoriser un muscle comme point faible lorsqu’ils ont du mal à le recruter durant leurs séances. Ici, il peut y avoir plusieurs raisons, et elles ne sont pas toutes bonnes : bien souvent, un retard de développement ou un problème de recrutement est tout simplement dû à un travail inadapté de ce muscle. Il faut d’abord vérifier que le volume hebdomadaire et l’intensité mise lors des exercices ciblant ce muscle sont adaptées. Également, la qualité d’exécution est primordiale, car le schéma de recrutement d’un exercice peut très vite changer en fonction de celle-ci : les exercices de base comme les dips et les tractions en sont le parfait exemple. Enfin, le choix des exercices est évidemment à la base de tout bon (ou mauvais) développement d’un muscle.

Un problème de recrutement d’un muscle peut aussi venir d’une morphologie osseuse peu avantageuse, car celle-ci peut gêner son déploiement de force et son étirement optimal, poussant d’autres muscles à prendre le relai. C’est malheureusement un facteur indépendant de notre volonté, et encore une fois ici matraquer le muscle visé comme décident de le faire beaucoup de débutants n’aura aucun effet bénéfique et ne fera que renforcer les mauvais schémas de recrutement.

Avant de classer un muscle comme point faible, il est donc important de prendre en compte une multitude de facteurs, et les solutions à mettre en place ne seront pas les mêmes.

• Le volume d’entrainement du muscle ciblé
• L’intensité mise
• Le choix des exercices
• La qualité de l’exécution
• Les insertions musculaires
• Les insertions tendineuses
• La morphologie osseuse
• Des connexions nerveuses peu développées
• Les insertions des muscles en compétition

Vous l’aurez compris, ces facteurs ne pointent jamais tous dans la même direction, et il est nécessaire de tous les prendre en compte avant de classifier un groupe musculaire. Dans tous les cas, des solutions existeront toujours pour accélérer le développement d’un muscle, et il y a fort à parier qu’avec un travail adapté et optimisé, vous arriverez à vos fins. Pas d’excuses !

Zeruh,

Edito du 21 décembre 2020

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